jeudi 23 octobre 2014

La première tramontane.

C'est la première tramontane, depuis fort longtemps.

Corot


Une exception, si longtemps.
Ce soir, elle emplit la nuit de son chant à la fois lugubre et conquérant. Comme si elle était contente de retrouver son territoire, ses habitudes et son franc parler.

Jean le Garignon
Elle s'enroule, s'accroche, gratte et griffe les façades, les arbres, la treille, s'enfuit en chantant et en sifflant dans les rues, emplit le vide de sa présence, emplit le silence de son vacarme, se tait soudain, comme disparue, évanouie, ou enfuie.
Vladimir Kush
Mais tournant sur elle même, elle virevolte et réapparaît, plus tonitruante et virulente que jamais.
Comme si elle jouait à nous jouer des tours.
J'ai fermé les volets, les vitres et tiré les rideaux.
Dans cet automne qui joue à l'été perdu, jamais arrivé, même, cet automne caméléon qui imite l'été, lui emprunte sa chaleur, le soleil, les parfums parfois, mais pas la couleur, qui ne peut capturer des jours plus longs, des nuits plus courtes, dans cet automne été qui ne peut pas tout, la tramontane a des relents d'hiver.
Raymaqua
Il suffira d'ouvrir la porte fenêtre, de sortir dans le jardin, demain matin,  et l'air encore tiède n'épousera plus cette idée d'hiver que nous apporte cette tramontane, ce soir.
Il suffira juste de la lumière du jour pour rétablir l'ordre des choses.

Moi

Mardi . 21 Octobre 2014

10 commentaires:

  1. Quel joli texte. Merci de m'expliquer cette Tramontane que je ne connais que de nom. J'aime beaucoup aussi les peintures que tu as choisies pour illustrer ton propos. Avec un coup de cœur pour celle de Vladimir Kush. Bisous.

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  2. Bien j'ai aussi aimé ce tableau qui colle bien à notre légendaire tramontane. Bisous

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  3. J'aime écouter le vent, les yeux fermés. En fermant les yeux, tu as l'impression d'être le vent, de ne faire qu'un avec lui. As-tu déjà essayé, Lison ?
    Un joli texte sur la tramontane, et de jolies illustrations. Merci.
    Bon week-end à toi, gros bisous.

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    1. Quand la tramontane est si forte , je pense toujours, du fond de mon lit, à ce phare sur la côte basque espagnole, en bord d'océan,(j'avais un peu plus de 30 ans), battu des vagues violentes. Je ferme les yeux, dans le noir et je suis dans ce phare et ce sont les vagues océanes qui frappent avec violence, comme un ressac qui va et vient...

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  4. Ecouter le vent, les cheveux dans le vent, dehors évidemment. :-)

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    1. Le vent dehors, à 100, 110 ou plus, c'est commun ici...et on est gifflés.

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  5. En te lisant, j'ai presque l'impression qu'elle te manque cette tramontane ! Mais que beau texte , bien vu et très poétique .... Bizou

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    1. Elle est très attachante pour qui est né avec et quand on la perd depuis longtemps on est contents de la retrouver. Pour nous, les viticulteurs, elle est bienfaitrice. Presque toujours. Bisous

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  6. Il y a longtemps que je n'ai pas senti la tramontane.
    Quel joli texte Lison, j'ai le sentiment que tu l'aimes, qu'elle fait partie de toi.
    Un joli choix pour les tableaux, j'aime beaucoup le Kush et le Corot et....
    le Moi bien sûr !-o))))
    Gros bisous Lison.
    Belle et douce soirée

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    1. Ah tu la connais ? Elle est cruelle et féroce ...et cependant souvent espérée : serions nous masochistes ici ??? Bisous Mireille, tes visites sont un plaisir

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